Après deux ans d’absence physique, c’est le succès! Conçu par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, le Grand Palais Ephémère, installé sur le Champ-de-Mars, plus petit, certes, avec 30% en moins par rapport au Grand Palais, en attendant la réouverture de ce dernier, fermé pour grands travaux. Par contre, le parcours est plus concentré et très agréable.
Une extension supplémentaire, la galerie Eiffel, a été ajoutée. Il a fallu diminuer la superficie des stands pour un prix variant entre 640 à 690 euros le m2.
Malgré le manque de galeries américaines et asiatiques, en raison de la contrainte sanitaire, les ventes ont bien marché, même si les entrées ont été en baisse, 46 655 visiteurs en cinq jours au lieu de 74 580 entrées en 2019. La FIAC a rassemblé 171 exposants comprenant le Secteur Général, le Secteur Jeunes Galeries, les éditeurs le Secteur Design de très bon niveau.
Le retour des collectionneurs, des institutions publiques, des fondations privées, des galeristes, des curateurs et des visiteurs du monde entier est un ravissement.
Cette année, le vernissage n’avait pas lieu le soir de la journée professionnelle, changement volontaire en raison d’une jauge plus contraignante. Pour les professionnels de l’Art, et de Jennifer Flair, directrice de la Foire, c’est un essai bien concluant. Comme, elle a aimé le dire : » Une énergie, une créativité et une joie s’en dégageaient. Paris et la FIAC, resteront le rendez-vous incontournable de la rentrée automnale du Marché de l’Art International, de belles affaires ont été faites. »
Jennifer Flay devant l’oeuvre « Alliance des corps » 2021 de Marinelli Senatore @galerie Mazzoleni
Une lacune cependant, la sécurité a manqué de vigilance, deux galeries au moins, ont été détériorées et volées dans la soirée du jeudi au vendredi
Cette année, le seuil d’un million pour l’achat d’une oeuvre est largement dépassé
Un Robert Rauschenberg « Star Grass » est parti à 2,8 millions de dollars chez Thaddaeus Ropac et l’oeuvre « Bad im Flur » de Georg Baselitz pour 1, 2 millions d’euros
Hauser & Wirth a vendu un George Condo a 1,5 millions d’euros pour une fondation française et d’autres ventes ont eu lieu pour des collections privées
Gagosian a inauguré un lieu supplémentaire, la veille de la FIAC, au 9 rue Castiglione dans le 8eme, près de la Place Vendôme, où il a installé, aidé de la Ville de Paris, l’oeuvre monumentale d’Alexandre Calder « Flying Dragon » de 1975. Elle restera jusqu’au 2 janvier 2022. Il a pu faire de belles transactions auprès de nouveaux collectionneurs.
Xavier Hufkens a vendu Alice Neel, Lynda Benglis, Antony Gormley, Louise Bourgeois pour un total de plus de 3 millions de dollars. Il a été très content de cette belle émulation.
Christian Berst, spécialiste de l’art brut, a cédé dès l’ouverture, trois grandes oeuvres entre 40 000 et 60 000 euros de l’artiste tchéque Lubos Piny. Dans son travail, l’artiste conjure la mort et le sublime
La galerie Sharstedt, NY et Londres, vient d’ouvrir une nouvelle succursale au 2, avenue Matignon. Elle a bien vendu, parmi des oeuvres de Baselitz, Cindy Sherman, David Salle à un public international dès le premier jour de la foire. Elle a également installer dans le jardin des Tuileries une sculpture « Tumbling Woman » 2002 d’Eric Fischl, illustrant la vulnérabilité de la condtion humaine des vies perdues du 11 septembre 2001. La sculpture est en dialogue avec la « La Rivière » de 1938 d’Aristide Maillol, tous deux considérés comme pacifistes. L’artiste Eric Fischl expose actuellement dans le nouveau lieu parissien
Eric Fischl « Tumbling Woman » » 2002 @galerie Skarstedt
Cécile Fakhoury, Abidjan, Dakar vient d’ouvrir une nouvelle antenne au 29 Avenue Matignon. Elle a vendu six toiles sur huit dès la journée professionnelle, dont le prix est compris entre 35 000 et 50 000 euros à des collectionneurs africains et européens (trois toiles sont reparties en Afrique). Un de ses artistes Jems Koko Bi se trouve aux Tuileries, avec une sculpure en bois de chène « »Empty » 2016. Il interroge les notions d’espace et d’histoire, vit et travaille entre Abidjan et Essen en Allemeagne
Jems Koko Bi « Empty » 2016 @galerie Cécile Fakhoury
In situ – Fabienne Leclerc dont le stand tout entier est consacré au trio d’artistes iraniens Rokni Haerizadeh, Ramin Haerizadeh, les deux frères et leur compère Hesam Rahmanian. Ils sont exilés à Dubaï, vivent et travaillent ensemble depuis 2009. Leurs créations, hauts en couleur : oeuvres murales, vidéos, peintures, dessins, céramiques, mobilier, même le grand sol laqué. Les artistes se servent de l’actualité, de la peinture classique européenne, des livres, de l’histoire. Leurs myriades de créations ont déjà été montrés à la Kunsthalle à Zurich, l’ICA de Boston, la Schirn Kunsthalle à Francfort, entre autre.
Solo-show de Ramin et Rockni Haerizadeh et Hesam Rahmanian @galerie In Situ-Fabienne Leclerc
Sven’t Jolle « Out of Touch » 2019 @galerie Laurent Godin
La FIAC OVR (Online Viewings Rooms) est restée pour la 2eme année pour un public confiné derriere son écran, permet très souvent auprès de celui ci d’acquérir sa première oeuvre.
Tous s’accordent à dire, avoir ressenti une grande satisfaction, de belles performances et une grande énergie de tous les acteurs du milieu de l’Art. Aidé par les expositions Hors les Murs avec les 25 sculpures aux Tuileries, Place Vendôme, au Musée Eugène Lacroix, les projections de films et la contribution des lieux artistiques institutionnels et privés. Moins de foire Off gravitaient autour.
Elisabeth PETIBON
FIAC Paris
Grand Palais Ephèmère
du 20 au 24-25 octobre 2021