Un Chef-d’œuvre, une exposition EL GRECO
Prendre le temps de regarder une œuvre, autrement, différemment et quelle œuvre, c’est un chef-d’œuvre ! Ne pas se satisfaire d’un rapide coup d’œil !
Telle est la devise de Maïthé Vallès-Bled, conservatrice en chef du patrimoine et directrice du Musée Paul Valéry.
Elle met en place pour cette année estivale 2017 un nouveau concept, avec une seule œuvre d’un grand Maître Le GRECO. L’exposition nous donne à voir « l’Immaculée Conception de la Chapelle Oballe »fait en 1608-1613, la dernière période de l’artiste, une huile sur toile et non sur fresque, inhabituel pour l’époque, au dimensions monumentales (3,48 x 1,74 m). Elle est considérée comme son testament artistique. On y retrouve un aboutissement de toute sa puissance artistique. Elle révèle tous les recours techniques du peintre, une maitrise et un équilibre parfaits.
Elle est restée dans la Chapelle Oballe de la Paroisse San Vicente Martyr de Tolède dans un retable inspiré de l’architecture vitruvienne jusqu’en 1961 avant d’être installée en 1965 au Musée de Santa Cruz de Tolède en Espagne.
Le Musée accorde un prêt exceptionnel au musée Paul Valéry de Sète, l’œuvre est exposée pour la première fois en France
La scénographie est faite de telle sorte que le visiteur peut s’installer confortablement dans les canapés devant l’œuvre, pour la contempler, l’admirer, y découvrir tous les détails un à un.
Dans les salles adjacentes, des films sont projetés et des écrits sur des éléments historiques, biographiques et artistiques pour comprendre le tableau. Le visiteur découvre les détails, les symboles, les harmonies de chaque partie du tableau.
Le Greco dans ce tableau conjugue deux univers, le terrestre et le céleste, le monde du visible et celui de l’invisible.
On y découvre l’accumulation des symboles mariaux caractéristiques d’une Immaculée Conception, l’absence des apôtres. Au sommet de la toile dans un éblouissement chromatique, la Colombe du Saint Esprit entourée de chérubins forme une mandorle autour de la tête de la Vierge et irradie l’ensemble. La vierge est revêtue une étoffe bleue qui recouvre grandement une tunique rouge. Elle est élevée au ciel par les séraphins et les chérubins, certains jouent d’un instrument de musique et l’un d’entre eux, aux pieds de la Vierge, la soutient avec ses larges ailes déployées. Dans la partie inférieure gauche, au contraire c’est la Lune qui éclaire la ville de Tolède. En bas à droite, un buisson de roses, de lys et les emblèmes des Litanies de Lorette : un miroir sans tache, une fontaine des jardins, un puits d’eaux vives, étoile de la mer guide des navires menacés de naufrage et on remarque également le serpent
Demeuré longtemps dans l’oubli, le Greco fut redécouvert au XIX ième siècle. Certainement par son dynamisme d’un mouvement ascensionnel y contribue.
Il est né sous le nom de Domenikos Theotokopoulos en 1541 à Candie, capitale de l’île de Crète, alors sous la domination de la République de Venise. Vers l’âge de vingt ans, il étudie à Venise chez Titien, il subit son influence, celle du Tintoret et de Bassano. Il séjourne à Rome mais ses critiques envers Michel-Ange le rendent impopulaire. Pourtant, une certaine influence de ce dernier prend place dans ses premières œuvres espagnoles. Il arrive vers 1576 à Madrid, l’année d’après, il se retrouve à Tolède alors centre de la vie artistique, intellectuelle et religieuse de l’Espagne. Les commandes religieuses et privées affluent. Il meurt le 7 avril 1614 à Tolède.
Les formes et les couleurs s’échafaudent ou s’épousent dans une alchimie ou la réalité et l’imaginaire n’ont de sens que l’expression de son génie. Un peintre en avance sur son temps avec trois siècles d’avance et intéresse les artistes du XX ème siècle. Il eu comme admirateurs Théophile Gautier et Baudelaire, puis Millet et Manet sont également séduits. L’éloignement d’une perspective classique intrigue le groupe expressionniste « le Blaue Reiter », puis Schiele, Oppenheimer et entre autre Bacon, se rapproche de son travail.
Exposition du 24 juin au 1er octobre 2017 ouvert TLJ de 9H30 à 19H
Musée Paul Valery 148, rue François Desnoyer 34200 Sète
www.museepaulvalery-sete.fr
Tél : +33( 0)499 047 616