Asia Now « Eveiller les consciences » pour cette 7eme édition

Asia Now 2021, met en avant une prise des consciences suite à la pandémie sanitaire et aux bouleversements écologiques du Monde. Alexandra Fain, directrice et co-fondatrice avec Claude Fain de la Foire, nous fait découvrir, pour cette édition,  « Les Arts de Vivre » sur cette planète endommagée avec une vision, un engagement social, sociétal et écologique. Cette année, Asia Now explore la scène iranienne. Quarante galeries internationales, européennes et françaises y sont présentes. Huit galeries iraniennes sont pour la première fois à Paris, en provenance directe de Téhéran. Un riche programme curatorial, dont trois commissaires d’exposition invités ont carte blanche

« Making Worlds Exist » sous le commissariat de Kathy Alliou, directrice du département des Beaux Arts de Paris  – soutenu par Sisley

Nous devons porter notre attention aux murs et aux sols. L’exposition s’inspire de la vie du champignon Matsutaké pratiquement disparu des forêts du Japon et du récit « Le champigon de la fin du monde : sur la possibilité de vie dans les ruines du capitalisme » d’Anna L. Tsing, anthropologue. Ce sont les champignons qui permettent des relations inattendues entre les êtres humains.

« Night Musrhom » de Trevor Yeung 
Le sol, la géologie, la surface de la terre, entre horizontal et vertical, permet d’interroger la présence de l’humain dans la végétation. Les artistes font resurgir les dualités entre terre natale et terre d’adoption. Les feuilles de bananiers en bronze de l’artiste Thu-Van Tran  jonchent le sol, comme autant de traces de l’action de l’homme dans les forêts asiatiques. Elle expose en même temps au Musée Guimet dans la bibliothèque historique
« Novel without a Title » de Thu-Van Tran
L’artsite française Marie-Ange Guilleminot, diplomée de la Villa Arson à Nice en 1985, présente via le kymono en soie blanc et rose, un travail réalisé sur plus de dix ans au Japon, sur la mémoire d’Hiroshima
 
« Shun » sous le commissariat de Nicolas Bourriaud, historien, critique d’Art et Curateur indépendant
 
Concept chinois qui se focalise sur les origines, dans le Tao. Il s’agit d’épouser le cours des choses. Au contraire de l’occident, le monde entier est le théâtre d’une opposition entre la culture (humaine) et la nature, contenant neutre. Nicolas Bourriaud avait en 2014 organisé une biennale à Taipei, la première qu’il a consacrée à l’anthropocène et au changement climatique interprété dans les travaux  artistiques. Les artistes essaient de répondre dans leurs oeuvres à une époque où les modes de vie, les systèmes de production toxiques se confondent avec l’économie productiviste mondiale
 
« Burnings Wings » sous le commissariat d’Odile Burluraux conservatrice au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris 
Un programme vidéo de treize artistes femmes iraniennes, dédié à la poétesse iranienne Forough Farrokhzad décédée à l’âge de 33 ans. Ce médium est très peu  mis en avant en Iran par rapport au cinéma et la photographie. Le rapport à l’image est devancé par les réseaux sociaux  pour leur puissance subversive de résistance politique.Ces femmes artistes sont engagées, déterminées à soutenir les protestations silencieuses, elles agissent, elles expriment leur envie d’exsister

       Past Continuous séries, photographie 2017 de Tahmineh Monzavi

La plateforme de soutien à la création contemporaine, la CMS Collection présente l’artiste franco-vietnamienne Huong Dodinh, sous le commissariat d’Hervé Mikaeloff. Cette artiste a accumulé plus de cinquante années de techniques picturales. Elle est continuellement à la recherche de la lumière, afin de la mettre en avant. Aussi, elle  intégre dans ses toiles le savoir-faire de la laque vietnamienne et superpose plus d’une vingtaine de couches de peinture.  On peut voir également ses oeuvres au MNAAG (Musée National des Arts Asiatiques Guimet) dans la salle Champa, et à l’hôtel d’Heidelbach pour ses oeuvres plus récentes

                            Huong Dodinh quadriptyque 4 saison, 2004 

La galerie Templon présente l’artiste indienne Anju Dodiya, absente de l’Europe pendant cinq ans. Elle mélange  dans ses oeuvres, aussi bien des miniatures indiennes, des photos de journaux, des tapisseries médiévales françaises sur un support en bois, dénonçant  les conflits entre vie intérieure et réalité extérieure.

                                       Anju Dodiya « Tower of Slowness » 2021 @galerie Templon

La galerie Templon présente, également, l’artiste japonaise Chiharu Shiota, elle vit et travaille à Berlin. Elle a imaginé pendant la pandémie, une oeuvre de deux métres sur six métres  « Living Inside » mélangeant un mobilier de maison de poupée et d’objets recyclés miniatures, tissés avec du fil rouge. Elle joue sur les notions de temporalité en son centre du corps et du mouvement. Son oeuvre a été vendue 350 000 euros à un musée chinois

         Chiharu Shiota « Living Inside » 2021 @galerie Templon

C’est la première année qu’ Asia Now propose des tables rondes et plus particulièrement une sur la situation de crise en Afghanistan pour les artistes.
Cette édition d’Asia Now est d’une qualité toujours aussi réjouissante. Elle continue d’élargir ses territoires géographiques asiatiques en s’ouvrant vers l’Asie du Sud-Ouest, tout en restant dans un pragmatisme positif, éclairée et engagée
                                                                                                                Elisabeth PETIBON
ASIA NOW
9 Avenue Hoche
75008 Paris
du 21 au 24 octobre 2021
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